Chaque jour, quand nous regardons la date sur notre téléphone ou notre agenda, nous utilisons sans le savoir un calendrier qui est né... en regardant le ciel il y a des milliers d'années !
Depuis toujours, les humains observent le Soleil, la Lune et les étoiles pour mesurer le temps. Depuis que l'homme s'est sédentarisé, c'est même une question de survie : il faut savoir non seulement savoir quand semer, récolter, mais également se préparer à l'hiver ou organiser des fêtes religieuses. Ce sont ces observations qui donnent naissance aux premiers calendriers.
Par exemple, il y a plus de 5 000 ans, les Égyptiens ont remarqué que la crue du Nil, vitale pour leurs récoltes, coïncide avec le lever héliaque de Sirius, c'est-à-dire lorsque Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel après le Soleil, apparaît à l’aube. Ils ont ainsi créé un calendrier de 365 jours, basé sur le Soleil.
L'apparition de l'année bissextile
Les Romains, eux, utilisent un calendrier différent des Égyptiens, selon une méthode de calcul complexe et assez désordonnée. Jusqu'à ce que Jules César, conseillé par des astronomes égyptiens, réforme tout en 46 avant J.-C. Il instaure l'idée d'une année de 365 jours, avec un jour supplémentaire tous les quatre ans — ce que nous appelons aujourd'hui une "année bissextile". Ce système, appelé "calendrier julien", est déjà très précis pour l'époque.
Mais pas parfait : il reste une petite erreur, de l'ordre de quelques minutes chaque année. Car en réalité, la révolution complète de la Terre autour du Soleil (que l'on nomme une année) ne s'opère pas en 365 jours, mais précisément en 365, 2425 jours. Cela paraît anodin, mais cet écart s'accumulant, cela décale également les saisons. Au XVIᵉ siècle, ce déphasage devient trop grand, notamment pour fixer la date de Pâques, censée suivre l’équinoxe de printemps.
C’est alors qu’en 1582, le pape Grégoire XIII, avec l'aide d'astronomes comme Christophe Clavius, corrige le calendrier. Il ajoute une nouvelle règle : seules les années divisibles par 400 (comme 1600 ou 2000) seraient bissextiles si elles finissent par deux zéros. C’est ce "calendrier grégorien" que nous utilisons encore aujourd’hui.
En somme, notre calendrier est un instrument astronomique, aligné sur les mouvements de la Terre autour du Soleil. Les équinoxes, les solstices, même la durée de nos mois ont été choisis pour coller au mieux aux rythmes de la nature.
Ainsi, chaque fois que vous regardez une date, rappelez-vous : sans l'observation du ciel, nous n'aurions peut-être jamais su si bien organiser notre temps.
Et les jours de la semaine ?
Nos jours de la semaine tirent également leur origine de l'astronomie... et des divinités romaines ! Dans la Rome antique, chaque jour était associé à un astre visible à l'œil nu, lui-même lié à une divinité.
Ainsi, lundi vient de "lunae dies", le jour de la Lune. Mardi vient de Mars, dieu de la guerre. Mercredi, Mercure, dieu des voyageurs. Jeudi prend son nom de Jupiter, maître des dieux. Vendredi est le jour de Vénus, déesse de l’amour. Samedi vient de Saturne, dieu du temps. Enfin, dimanche vient de "dies solis", le jour du Soleil, même si en français il a été christianisé en "jour du Seigneur" ("dominicus").
Quant aux mois, leur durée est, à l’origine, calquée sur la Lune. Un cycle lunaire complet (de nouvelle Lune à nouvelle Lune) dure environ 29,5 jours. Les premiers calendriers utilisaient donc des mois de 29 ou 30 jours, suivant les phases lunaires. Aujourd'hui, même si notre calendrier solaire s'est éloigné du cycle exact de la Lune, l’influence lunaire est encore visible dans la longueur de nos mois.