Dans les nuits du dimanche 26 et du lundi 27 février 2023, les plus chanceux ont pu apercevoir des aurores boréales, dans le nord de la France, jusqu’au Mont Saint-Michel. Ce phénomène rare est dû à des conditions exceptionnelles. En cinq questions, on vous aide à mieux comprendre ce phénomène astronomique.
· Qu’est-ce que les aurores polaires, plus connues sous le nom d'aurores boréales ?
Elles apparaissent suite à la collision entre les particules solaire et les atomes contenus dans les couches supérieures de l’atmosphère*, à une altitude comprise entre 50 et 800 km. C’est cette collision, qui provoque ces rayonnements lumineux caractéristiques. Elles sont visibles uniquement la nuit, et sont majoritairement vertes, bien qu’elles puissent aussi contenir d’autres couleurs.
Au-dessus de la couche verte, là où les vents solaires arrivent avec une concentration et une énergie plus importantes, on peut observer une teinte rose-rouge.
En dessous de la strate verte, on peut parfois voir du violet, et beaucoup plus rarement, du bleu (uniquement lors d'aurores exceptionnellement intenses).
En fonction de la région du globe où l’on vit, elles s’appellent différemment : aurore boréale dans l’hémisphère nord et aurore australe dans l’hémisphère sud.
· Comment sont-elles produites ?
Une aurore «se produit suite à une éruption du Soleil, lorsque celle-ci se produit en direction de la Terre », explique Éric Lagadec, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d'Azur.
Lors d’une éruption solaire, des vagues de particules, appelées éjections de masse coronale, sont émises par notre étoile et propulsées par le vent solaire. La vitesse de du vent est très importante : si elle est trop faible (moins de 300 km/s) il n’y aura aucune chance de voir des aurores polaires. « Depuis le Soleil, le la masse coronale mettra entre un et deux jours pour atteindre la Terre », précise Éric Lagadec.
Lorsque les particules heurtent la couche de l’atmosphère appelée magnétosphère**, elles agitent les atomes et produisent de la lumière.
· Où peut-on les apercevoir ?
Généralement, le meilleur endroit pour les observer est la région polaire. (Nord ou Sud). Dans notre hémisphère, il est possible d’admirer ces magnifiques vagues lumineuses : Laponie, Islande, Canada, Alaska, Groënland ou encore la Russie. Dans l’hémisphère nord, la meilleure période pour les apercevoir est comprise en septembre et mars.
Il est pourtant possible, sous certaines conditions, de les voir depuis la France. Le principal critère est la puissance de l’éruption solaire, dont la mesure se fait grâce à un indice nommé Indice Kp. Notée de 0 (faible) à 9 (élevé), il faut donc que celle-ci soit maximale. Actuellement, le Soleil est entré dans une phase active de son cycle (un cycle solaire dure 11 ans). Ce qui veut dire que les éruptions intenses vont être de plus en plus fréquentes jusqu’en 2025, période de son maximum d’activité. Il y a donc de fortes chances de pouvoir en observer de nouveau en France prochainement.
· Est-ce que l’on peut toujours les voir à l’œil nu ?
Sous nos latitudes et en fonction des gaz avec lesquels les vents solaires interagissent dans l’atmosphère, les aurores produisent une lumière bleue/mauve. Il est très difficile de percevoir cette teinte à l'œil nu, car le ciel nocturne se trouve toujours en arrière-plan. Éric Lagadec indique que les éruptions des nuits dernières étaient « très visibles en Suède à l’œil nu, mais la lumière émise était trop faible en France.» Pour pouvoir les observer chez nous, le plus simple est donc de les photographier.
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Edwige Grolleau
* l’atmosphère est composée de plusieurs couches gazeuses enveloppant la Terre. Elle a pour rôle de protéger la vie qui y habite en absorbant les rayons ultraviolets en provenance du Soleil.
** la magnétosphère correspond à la région se trouvant sous l’influence du champ magnétique d’une planète.
Schéma de la formation d'une aurore boréale – extrait du livre METEO EXTREME